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Type de textesource
TitreDe institutione reipublicae libri IX, l. I, chap. 10, De pictura, sculptura, & caelatura, & de earum inuentoribus, &qui in illis profecerint
AuteursPatrizi, Francesco (da Siena)
Date de rédaction
Date de publication originale1494
Titre traduitDe l’Institution de la république, augmentée de moytié d’annotations tirées de tous les autheurs qui en ont traicté, où se peut apprendre à bien régir le royaume et gouverner un royaume
Auteurs de la traductionTigeou, Jaques
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(l. I, chap. 10), p. 37v

[[4:suit Apelle contre la nimia diligentia]] Eius prudentia maxime apparuit, cùm Antigoni imaginem pinxit, quam latere tantùm altero ostendit, ut amissi oculi deformitas lateret. [[2:Antigonus altero oculo captus.]][[4:suite : Timanthe, Iphigénie]]

Dans :Apelle, le portrait d’Antigone(Lien)

, fol. 81v

[[4:suit Apelle nimia diligentia]] Sa prudence et dextérité d’esprit se monstra principalement lorsqu’il peindit l’image d’Antigonus, laquelle il montra seulement d’un costé, afin que le déformité de son œil, qu’il avoit perdu, ne se monstrast. [[4:suite Timanthe, Iphigénie]]

Dans :Apelle, le portrait d’Antigone(Lien)

, fol. 87v (annotations)

Apelles (dit Pline livre 35, ch. 10) fit le pourtraict du roy Antigonus, mais pour ce qu’il estoit borgne d’un œil, il trouva moyen de cacher cette imperfection, luy faisant un peu contourner le visage de biaiz, à ce que le défaut de ne montrer les deux yeux, fust plustost imputé à la peinture qu’au roy Antigonus, qu’elle représentoit, car le pourtraict n’estoit faict qu’à my-visage, encores qu’il l’eust peu monstrer du tout, s’il eust voulu. Quintilian livre 2, ch. 14 des Instit. Orat. [[4:suite: Timanthe Iphigénie]]

Dans :Apelle, le portrait d’Antigone(Lien)

, p. 81v

Et quant à Apelles, il a tousiours esté grand observateur de la bien-séance et honnesteté, donnant à chasque personnage qu’il peindoit, sa grâce et maintien, craignant d’offenser en son art, ou par avancer trop, ou par retrancher quelque peu de la grâce de l’image pourtraicte. En quoy il disoit que les autres Peintres failloient pour ce qu’ils ne s’apercervoient point de ce qui suffisoit.

Dans :Apelle et la nimia diligentia(Lien)

(l. I, chap. 10), p. 37v

Suam quoque laudem meruit Aristides Thebanus, cuius tabulam unam talentis centum mercatus dicitur rex Attalus, Caesar quoque dictator eiusem pictoris tabulas duas octoginta talentis emit. [[2:Aristides Thebanus.]]

Dans :Aristide de Thèbes : la mère mourante, le malade(Lien)

(l. I, chap. 10), p. 37v

Legimus bouem ad aspectum picte bouis mugiisse, et pictis uvis nonnullos fuisse deceptos, avesque ad pictam speciem sui generis excitaratas. [[1:doces]] Pictura quoque non modo gratiam habet, et delectationem mirificam praebet, verum praeteritarum rerum memoriam seruat, et historiam rerum gestarum ante oculos nostros perpetuo praefert.

Dans :Les oiseaux picorent les tuiles du théâtre de Claudius Pulcher(Lien)

, p. 80r

Nous lisons qu’un bœuf a buglé, voyant une vache peinte [[1:Besongnes excellentes]], et que plusieurs ont esté trompez à des raisins peints, voire que quelques oyseaux ont esté ravis et attirez à la veuë d’autres oyseaux de leur espèce, qui estoient peints.

, fol. 82r

[[2:Pline liv. 36, ch. 5]] Phidias quoy qu’il fust tailleur et imager, fut contraire à cestuy-cy pource qu’il sçavoit mieux pourtraire les Dieux, que les hommes. [[1:Cy dessus au tiltre 8.]] Iceluy immortaliza son nom pour la statue de Iupiter Olympien, qu’il fist de fin et très pur yvoire, qui fut un ouvrage fait si dextrement que tous confessent, que l’on ne sceut trouver ouvrage plus remarquable en chose semblable. [[4:suite Praxitèle Vénus de Cnide]]

, fol. 82r

[[8:voir Phidias, Zeus et Athéna]] Toutesfois Lysippus et Praxiteles furent souverains ouvriers en cet art et approchèrent plus près de la vérité, [[1:Gnydus]] comme le monstre Praxiteles principalement par la statue de Vénus, qu’il fit pour ceux du Cap de Scio, et ny eut onques ouvrier, qui peust imiter sa beauté. [[1:Valère le Grand liv. 8, c. 11, Pline li. 7, ch. 38.]]

(l. I, chap. 10), p. 37v

[[4:suit Apelle, Antigone]] Nec minor prudentia habenda fuit Timantis Cychij in ea tabula qua Coloten vicit : nam cùm in immolanda Iphigenia tristem Calchanta fecisset, tristiorem Ulissem, & moestum admodum Menelaum : consumptis omnino affectibus, obuoluendum caput Agamemnonis esse duxit, ut videntibus cogitandum relinqueret summum  illum luctum, quem penicillo non posset imitari. [[2:Timanthis solertia in pingendae Iphigenia tabula.]]

Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)

, p. 87v (annotations)

Iphigénie fust fille du roy Agamemnon, et de sa femme Clytemnestra. Or comme les Grecs se deliberoient d’aller à Troyé, et qu’ils n’avoient point le vent à gré, les devins respondirent que cela procedoit de la déesse Diane, laquelle estoit courroucée, de ce qu’Agamemnon avoit tué un cerf de la dite Diane, et qu’elle ne seroit point apaisée, sinon que sa fille Iphigenia fust immolée. Et pour ce fait, Ulysses fust envoyé en la ville de Mycènes, et amena ladite Iphigenia souz couleur de la mener à Achilles. Mais quand ce vint à l’immoler, le déesse Diane eut pitié de la ieune princesse, et se contenta qu’une cerve fust immolée en sa place. Euripides en a fait une tragédie.

Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)

, p. 87r-v

[[6: annotations]] Ces deux tableaux que César dictateur acheta, furent deux pourtraicts de Médée et d’Aiax, pour lesquels il donna à Timomachus 80. talens, pour les mettre et poser au temple de Vénus mère, ainsi qu’escrit Pline, livre 7, ch. 38. [[4:suite : Apelle Antigone]]

Dans :Timomaque, Ajax et Médée(Lien)

, fol. 86r-v (annotations)

Quant aux raisins peints voicy qu’en dit Pline livre 35, ch. 10. On dit que Parrhasius présenta le collet en fait de peinture à Zeuxis, auquel combat Zeuxis produisit sur l’eschaufaut un tableau de raisins peints si au vif, que les oiseaux les venoient becqueter sur l’eschaufaut mesme. Au contraire Parrhasius apporta un  linceul peint si au naturel, que Zeuxis se glorifiant des becquades, que les oiseaux avaient donnez à ses raisins, dit tout hault, comme par mocquerie, qu’il estoit temps d’oster le linceul, pour veoir quelle piece Parrhasius avait apportée. Mais cognoissant par après, que ce n’estoit que peinture, et se trouvant confus, usa néantmoins d’une grande honnesteté à céder le prix à Parrhasius, disant, qu’il avait bien eu le moyen de tromper les oiseaux, mais que Parrhasius avoit fait d’avantage, de l’avoir trompé luy-mesme, qui s’estimoit consommé en l’art de peinture. Autant en dit Clément Alexandrin en son exhortation aux Gentils.

Dans :Zeuxis et Parrhasios : les raisins et le rideau(Lien)

, fol. 81v

[[4:suit Apelle, Antigone]] Et ne faut moins estimer la prudence de Timantes Cithnien en ce tableau, par lequel il veinquit Colotes. [[1:Cicéron in Bruto. Quintil. liv. 2, ch. 14, Valere le Grand liv. 8, ch. 11.]] Car quand en l’immolation d’Iphigenia, il eut fait et représenté Calchas triste, et Ulysse plus triste, et Menelaüs merveilleusement triste et dolent, comme ces trois exprimans par le dehors leurs passions et affections du cœur, il dit qu’il failloit envelopper la teste d’Agamemnon, afin qu’il laissast à penser aux spectateurs l’extrême dueil dudit Agamemnon, lequel dueil il ne pouvoit exprimer n’imiter avec son pinceau. [[1:Cecy est tiré de Quintilian liv. 12, ch. 10.]]